À Bruxelles, le Pavillon chinois de Laeken est fermé au public depuis 2013 mais pas aux adeptes de Tai-Chi qui pratiquent leur art martial pour son décor oriental.
Pour la région bruxelloise qui a hérité du site, un défi kafkaïen semble se profiler.
Parcours d’une centenaire fragile et combative
Le Pavillon Chinois fût élevé après que Léopold II ait visité l’exposition universelle de Paris en 1900. Il demanda à Alexandre Marcel de lui construire un site architectural similaire à proximité de son château à Laeken. Ainsi, le Pavillon chinois et ses bâtiments annexes , la Tour japonaise, ainsi qu’une sculpture, une reproduction du Neptune de Jean de Bologne, furent construits.
Ouvert au public en octobre 1913, il servit d’écrin à une exposition permanente sur les produits importés d’Extrême-Orient pour fermer ses portes durant la Première Guerre mondiale.
En 1921, le bâtiment passa sous la tutelle du Département des Sciences et des Arts. C’est ainsi que, promu musée d’art, sa gestion fut depuis assurée par les Musées royaux d’Art et d’Histoire jusqu’à fermer durant la deuxième guerre mondiale.
À partir de 1946, le Pavillon chinois qui accueille la totalité des porcelaines chinoises et japonaises d’exportation postérieures au XVe siècle. Il fait l’objet d’une importante restauration entre 1988 et 1995. Il est ensuite rouvert au public.
En 2013, suite à de graves problèmes d’infrastructure, le Pavillon est fermé.
À l’immobilisme Kafkaien?
Cinq ans plus tard, en 2017 nous apprenons que le site est devenu dangereux.
L’ampleur du dossier et la complexité du chantier ont aboutis à l’ouverture d’un marché pour lequel aucun candidat ne s’est manifesté. Seul les travaux urgents ont été réalisé en 2021 et depuis ce patrimoine patiente dans son agonie stationnaire.
En 2019 Le Pavillon chinois est classé par la Région de Bruxelles-Capîtale qui espère voir le début des travaux en 2024 grâce à l’ouverture d’un permis unique après l’accord de la Commission royale des Monuments et sites qui doit rendre encore rendre son avis.
Quant à la photographie qui illustre ce laborieux chantier, il faut la mettre en relation avec le Tai-chi chuan cet art martial qui porte un éloge de la lenteur en soi ainsi qu’une dimension spirituelle qui tend à un certain lâcher-prise. Mais ne nous trompons pas, le tai-chi est avant tout un art martial qui peut un jour devenir vitesse.
Pour aller plus loin
- Découvir les images du site en août 2022 (ID Photo Agency)
- Le Pavillon chinois (Inventaire du patrimoine architectural)
- Bruxelles Pavillon Chinois et ses travaux (Régie des Bâtiments)
- La Région bruxelloise classe la Pavillon chinois et la Tour japonaise ( Site de la RTBF)
- Sur le Tai-chi-chuan (Wikipedia)
- Sur le Ch’i (Wikipedia)